Pour sa première prestation romanaise, Thomas Pellerin a offert au public nombreux un véritable « festival Bach » en commençant son programme par un florilège bien senti d’œuvres importantes du Cantor de Leipzig. La grande Fantaisie et fugue en sol mineur, menée avec brio, un intense choral très lyrique, un pétillant concerto d’après Vivaldi, d’un italianisme fin et très réussi, et la Pastorale, très délicatement rendue, constituaient une belle part d’un concert couronné par le brillant Choral varié de Duruflé, hommage à celui qui permit la renaissance de cet orgue à la fin des années 1970. En cette années anniversaire de l’association, et alors que le projet de relevage de l’orgue se profile, cette œuvre sonnait avec une belle adéquation avec les timbres de l’instrument de Saint-Barnard.
Les Double jeu ! des Amis de l’orgue de Saint-Barnard, qui s’associent pour l’occasion avec leurs camarades de Saint-Antoine-l’Abbaye, ont établi désormais leur réputation d’excellence. Les meilleurs organistes français se succèdent et leur jeunesse n’enlève rien à leur talent. Ce sera encore le cas ce prochain week-end avec Olivier Salandini, l’organiste de la cathédrale de Bourges. Olivier Salandini a étudié l’orgue et le clavecin au Conservatoire national de région de Nice avec René Saorgin, Jean-Luc Etienne et Mireille Podeur. Il a poursuivi par la suite ses études de clavecin avec Bob van Asperen au Conservatoire supérieur d’Amsterdam, et d’orgue avec Reizte Smits au Conservatoire d’Utrecht et a obtenu un Master en 2008. Il a obtenu au Conservatoire national supérieur de Paris le Master de pédagogie d’orgue et le Certificat d’aptitude de clavecin. En 2005, il remportait le deuxième prix au Concours international de clavecin de Bologne et, en 2006, il était successivement lauréat des Concours internationaux d’orgue de Lausanne, et de Herford (Allemagne). Olivier Salandini a enregistré deux disques avec l’ensemble Stravaganza et un disque d’orgue en 2014 sur les cinq orgues de l’église Saint Paul de Nice aux éditions Chanteloup. Il est professeur de clavecin et de basse continue au Conservatoire de Limoges et, depuis 2011, organiste titulaire des grandes orgues de la Cathédrale de Bourges et directeur artistique du festival « Les Riches heures de l’orgue en Berry ». Le programme du jeune musicien, à Romans, s’annonce comme un beau panorama du répertoire organistique, avec des œuvres dues à quelques unes des plus sûres figures tutélaires de l’instrument. De Georg Friedrich Haendel, on entendra l’adaptation pour orgue seul du Concerto pour orgue et orchestre en sol mineur opus 4 n°1. En quatre mouvements, cette œuvre est un festival de virtuosité. Les quatre mouvements font se succéder différents climats et donnent à mesurer le génie mélodique de Haendel. De Josef Rheinberger, peu joué à Romans mais immense compositeur romantique allemand, on découvrira le « Prélude » et la « Passacaille », deux mouvements extraits de la « Huitième Sonate en mi mineur ». Musique opulente, riche, elle témoigne d’un art qui, en pleine période romantique, en appelle encore à l’écriture classique. Suivront les délicates « Naïades », de Louis Vierne, extraites des « Pièces de Fantaisie ». Superbe musique de concert, cette pièce légère et souple est une délicate évocation qui n’a pas à pâlir d’une comparaison avec les meilleures réussites de Fauré ou Debussy. Marcel Dupré, immense virtuose, fut un concertiste acclamé, jusqu’en Amérique. C’est là qu’il improvisa une symphonie qui devint sa « Symphonie Passion ». De cette dernière Olivier Salandini jouera les deux derniers mouvements : « Crucifixion », âpre et prenant mouvement, et « Résurrection », longue montée vers le triomphe éclatant d’un carillon brillant. Ce concert, samedi 8 septembre à 17h00 à Saint-Barnard, sera suivi d’un second concert donné le lendemain, dimanche 9 septembre à 17h00, à Saint-Antoine-l’Abbaye. Le même musicien . Le même musicien y jouera des œuvres de Nivers (« Suite du premier ton » du « Troisième livre » comprenant « Prélude », « Fugue », « Duo », « Basse », « Dialogue à deux chœurs »), Johann Kaspar Kerll (« Passacaglia en ré mineur »), Nicolas de Grigny ( « Hymne A solis ortus » : « Plein jeu », « Fugue à 5 », « Trio », « Point d’orgue sur les grands jeux »), Dietrich Buxtehude (« Praeludium und Ciacona en do majeur ») et Johann Sebastian Bach (« Troisième Sonate en trio en ré mineur » et « Fugue en sol majeur alla giga »). Deux moments à ne pas manquer (entrée libre, participation aux frais).